Le JNPP en hivernage !

A vous tous, amies, amis des Jardins du Loup et participantes-pants au JNPP, un petit communiqué pour vous informer que nous mettons à profit la “dormance” hivernale pour vous concocter un beau programme pour la prochaine année à venir au Jardin Participatif.

Nous refermons le portail du Jardin Nourricier Permaculturel et Participatif pour cette année 2012 et vous donnons rendez-vous pour une réouverture le 27 janvier 2013.

D’ici là, nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année.

Voici le JNPP en ce mois de décembre 2012 

Et pour finir, une étonnante feuille de figuier pour un déguisement d’Adam optimal…!

 

Atelier “biochar”

Après les expérimentations plutôt positives d’utilisation de biochar par Bruno dans ses buttes de culture, nous avons décidé de nous lancer dans la fabrication d’un four “maison” Ou Top-lit updraft kiln (T.L.U.D)  pour pyrolyser nos déchets de bois issus de débroussaillage. Le but : nous fournir du biochar en totale autonomie. Nous nous sommes bien inspirés de la technique de John Rogers et nous le remercions. Voir sa vidéo ici

(Voir en fin d’article, pour en savoir plus sur le biochar)

Voici donc les étapes successives de fabrication d’un T.L.U.D ( Top-lit updraft kiln) .
Matériel :
– 2 bidons en métal de 200 litres
– 1 petit bidon de 30 ou 50 litres
– disqueuse, marteau, poinçon, lime, gants, protections adéquates pour la disqueuse.

Voici ci-dessus le genre de bidon qu’il faut.

Et des amis pour se faire aider : Bruno et Gabriel

1/ Enlever, en coupant à la disqueuse, l’un des fond du premier bidon puis avec de bons marteaux et poinçons, faîtes des trous sur le fond restant pour le passage de l’air. Les tambours du Bronx à la campagne…!

2/ Le deuxième bidon sera coupé en 2; On garde la partie du fond qui n’a pas les bouchons (C’est la partie du TLUD que John appelle l’adaptor ;)).

3/ Découpe du fond de l’adaptateur en étoile :
Le rond hachuré a un diamètre sensiblement plus petit que le 3ème bidon de 30 litres. Les traits gras sont à découper à la disqueuse. Soulever ensuite les pointes vers l’extérieur du fût.


Voici ci-dessus ce que vous devez obtenir après coup.

4/ Découpe des dents sur la partie basse de l’adaptateur pour assurer une bonne jonction avec le 1er bidon.

Il s’agit ici de “franger” le bas du bidon avec des “franges” de 3-4 cm de hauteur réparties sur tout le pourtour de l’adaptateur . Et de les rabattre une sur deux, comme ci-dessous;

5/ Couper les deux extrémités du plus petit bidon qui deviendra la cheminée de notre T.L.U.D.

Voici enfin ce que vous devez obtenir une fois toutes vos découpes réalisées…
un T.L.U.D.

Trouvez ensuite un endroit approprié pour commencer la combustion et la pyrolyse de la biomasse de votre choix.

Remplir le four avec du bois petit ou moyen bien sec , ici saupoudré de brf sec, et finissez par des fagots et autres petits bois pour lancer la combustion.

Lorsque le feu a démarré (je rajouterai la photo de cette explication), vous ajoutez alors l’after burner, et dès que la fumée devient moins blanche, la cheminée.
Laissez la pyrolyse s’effectuer; on voit nettement la chaleur descendre dans le fût,   il devient marron-noir, en fin de cuisson.

Dès que le contenu ressemble à ça (charbon de bois et un peu de cendres), posez le four sur le sol pour stopper toute arrivée d’air par le dessous et posez le couvercle sur le dessus pour la même raison : stopper la combustion.
Après un moment, arroser généreusement le charbon;
pour cette fournée, il a fallu 3 heures pour obtenir le biochar.

Et voici le résultat après concassage !

Merci à tous les participants ayant mis la main à la pâte lors des ateliers des “Jardin Ouvert”; A suivre dans un autre article : Activation du biochar 

 

LE BIOCHAR

Image prise sur le site wikipedia : charbon de bois

Le biochar est un solide riche en carbone, un « charbon végétal » produit à partir de bois ou de résidus de cultures par pyrolyse (procédé de dégradation thermique de biomasse en présence de peu ou pas d’oxygène).

Des expériences scientifiques récentes laissent penser que le biochar (surtout s’il est associé à un apport de matière organique comme le LOMBRICOMPOST) peut contribuer à restaurer de nombreux types de sols tropicaux, mêmes très acides et très altérés.

Le biochar se comporterait comme un « (re)structurateur » du sol et peut-être comme un catalyseur (via des mécanismes d’action encore mal compris). Le taux de matière organique joue un rôle important pour la stabilité et productivité des sols, notamment pour ceux fortement exposés aux pluies tropicales. Ca permet de booster la fertilité des sols agricoles (« agrichar »).

On se rapporoche d’un sol imitant les propriétés d’une terre noire très fertile d’Amazonie, la Terra preta*.

Les bénéfices agronomiques de l’apport de biochar dans un sol sont :augmentation du pH des sols acides

  • addition de nutriment au sol
  • réduction du lessivage de nutriments
  • amélioration des propriétés physiques du sol
  • favorisation de la présence de micro-organismes dans le sol

et surtout : le biochar séquestre du carbone dans le sol.

Les résultats du biochar sont très variables. Il convient d’abord de rappeler que la technique n’est pas une recette miracle. Elle ne remplace pas les autres amendements et bonnes pratiques culturales. Son efficacité dépend aussi de nombreux facteurs : types et pH des sols, profondeurs d’enfouissement, variétés cultivées… On peut d’ailleurs espérer que l’expérience acquise dans les prochaines années fera progresser les performances de ce procédé.

*Terra preta :
“Au coeur de la forêt amazonienne, dominée par les sols ocre-rouge pauvres en matière organique et fragiles existent de petits îlots de sol noir et fertile, de l’ordre de quelques dizaines d’hectares: La Terra preta, ou terre noire en portugais. Avec un rendement jusqu’à 800 fois supérieur à un sol ordinaire et couvrant moins de 1 / 100 de la forêt amazonienne, elle peut être cultivée en continu durant près de quarante ans sans apport d’engrais” (Lehmann et al., 2003 Science & Vie 2055planche XVI-4)

« …/… la Terra preta, sol artificiel, a été formée par l’incorporation à la surface du terrain, durant des siècles, des déchets organiques produit par les Indiens d’Amazonie (épluchure, graines, os, excrément, etc.), mélangés à du charbon de bois. Il s’est ainsi peu à peu constituée une couche organo-minérale très stable et fertile, épaisse, dans un contexte normalement hostile à cette intégration. Le charbon de bois, une réserve de carbone à moyen et long termes aux propriétés physico-chimiques particulières, joue un rôle fondamental dans cette réussite.”(Glaser et al., 2011; Brodowski et al., 2005 Ponge et al. 2006; Glaser, 2007).